Tout a été dit sur les relations incestueuses entre Emmanuel Macron et les médias français. Ils font tous sa campagne avec un degré d’engagement différent mais avec le même but : l’amener à l’Elysée pour être choyés plus que jamais. Les subventions vont continuer de les garder en vie et ils pourront s’extasier sur les mesures prises par leur champion. Ça c’est pour la presse institutionnelle française, car lorsqu’on n’est pas dans l’adoration on tombe de le complotisme, voire pire : l’allégeance à la Russie !
La démocratie et le pluralisme, c’est bien du moment que les médias disent tous la même chose. Telle est la philosophie macronesque et gare à ceux qui oseraient poser un pied en dehors des limites de l’idolâtrie dont bénéficie l’homme du système ! En France, le ménage a été fait et tous les « grands » médias sont à la botte de l’ami des milliardaires. Même Le Figaro n’a pas cessé pendant la campagne de remettre en cause la légitimité des candidats de droite. Le quotidien, complètement paumé, fait ouvertement campagne pour Macron depuis une semaine pour faire barrage à la haine. Expression à la mode tournée en dérision dans cette vidéo postée sur YouTube ce samedi, le « faire le barrage à la haine » ne trompe personne, mais sur quel élément de son pseudo programme Macron pourrait-il attirer les électeurs ? Son refus de changer les règles de l’Union européenne ? Sa volonté de gouverner par ordonnance ? Son désir de faire de la loi «El Khomri-Macron » un simple préambule au libéralisme sans limite dont il est le fruit ? Pas facile… donc il faut parler de la haine jusqu’au dégoût !
La Seconde guerre mondiale : enjeu de la présidentielle 2017 ?
Ridiculisé à Whirlpool au lendemain du premier tour célébré dans le très chic restaurant parisien La Rotonde, Macron a compris que la confrontation au réel était une carte difficile à jouer pour cet apprenti sorcier. Mieux vaut déconner sur le passé et en premier lieu sur la Seconde guerre mondiale. Hop ! Le voilà à Oradour-sur-Glane, le 28 avril pour rendre hommage aux victimes du massacre perpétré par les nazis en 1944. Il y prend une mine de circonstance et déclare : « C’est ce visage de la France, avec toute sa mémoire, que je veux porter aujourd’hui ». Porter un masque. L’expression lui va à ravir… Après cette sortie purement médiatique qui n’apporte rien au débat présidentiel, le protégé d’Attali et de Hollande s’est rendu au Mémorial de la Shoah, dimanche, pour un nouveau numéro appris de ses grands maîtres en fourberies.
Accueilli par Eric de Rothschild, le président du Mémorial (oui, cela ne s’invente pas), Macron a enfilé les perles et les attaques contre Marine Le Pen sans jamais la citer. Espérons qu’il sera plus courageux lors du débat télévisé mercredi soir. Entre les « ce qui s’est passé ne doit plus jamais advenir » et « le devoir de mémoire », Macron a tissé des parallèles mensongers entre le FN et le IIIe Reich. Tout le monde sait que les juges rouges qui gouvernent la France voient d’un bon œil les hordes de fachos prêtes à prendre le pouvoir par tous les moyens légaux ou non… Il n’y a aucun adorateur hitlérien à se mettre sous le coude, mais tant pis ! Il faut faire de tous les cadres et électeurs FN des nazis en puissance pour former ce fameux barrage républicain. Stratégie grossière qui fonctionnera peut-être si les électeurs de Mélenchon ne prennent pas le soin de voter contre le grand capital qu’ils disent tant détester.
Les médias français suivent ce dernier élan malsain tandis que certains journaux qui ne font pas dans l’idolâtrie se voient dégagés de la campagne. Il en va ainsi du Sputnik et de Russia Today qui ont été déclarés média no grata il y a quelques jours car un peu trop critiques à l’encontre du candidat-banquier. Officiellement interdits de suivre Macron pour avoir relayé des « informations mensongères » (sans savoir de quelles informations il s’agit), ces deux médias sont en fait trop russes, pas assez pro-Macron. Comment l’être quand le gourou d’En Marche n’a cessé d’exprimer sa haine (la vraie) contre une Russie qui ne se plie pas assez à la volonté de ses propres maîtres ?
Macron rêve d’une presse entièrement aux ordres. La Pravda existe peut-être en France, mais il va falloir bosser dur pour l’imposer de nouveau aux Russes. Ceux-là même qui sont accusés de hacker son site minable où l’on cherche encore un programme un tant soit peu favorable aux intérêts des Français. Macron ne compte que sur des démons passés (le nazisme) ou fabriqués (les méchants hackers russes) pour exister dans une campagne où il n’aura pas avancé la moindre idée concrète. Cela cache-t-il un agenda inavouable ? Un média traditionnel ne pourrait réponde positivement à cette question. Un médias traditionnel ne pourrait pas même poser cette question car bien trop subversive et flirtant avec le complotisme. Vive la (non-)pensée unique !