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Quelle histoire pour le Rassemblement national ?

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En ce mois de juin 2018, le Front national n’est plus. Balayé par la bien-pensance et un sursaut moral des Français ? Heureusement, le délire dictatorial a ses limites et la classe médiatico-politique n’a pas réussi une mise à mort tant espérée. Le Front national vit, mais sous une nouvelle étiquette. Ce sera le Rassemblement national. Un nom qui ne renie pas l’héritage, mais une équipe dirigeante qui tente de se refaire une virginité. L’ancien FN est-il devenu un parti comme les autres ?

Le changement de nom n’est pas une première dans l’histoire des partis (français). La droite est une grande habituée du genre. En quatre décennies, le RPR, l’UMP sont nés et ont été enterrés pour faire place nette aux Républicains. Un choix imposé par un Sarkozy qui a toujours fantasmé sur les Etats-Unis. Un choix malheureux qui illustre l’absence d’idées et d’un corpus idéologique capables de résister aux pressions anti-françaises qui travaillent sans relâche. Les socialistes aussi ont connu plusieurs formes puisque la SFIO de 1905 a pris un nom moins communisant avec le sobre Parti socialiste. Un PS qui a explosé et dont le gros des restes est encore au pouvoir et En Marche…

La haine anti-FN ne s’arrêtera pas

Bref, le changement de nom est un passage obligé qui marque des difficultés passagères ou un nouvel élan prometteur. Dans le cas du FN, les difficultés et les promesses se mélangent dans une recette dont personne ne peut encore prévoir la saveur. Les journalistes se déchaînent – on n’en attendait pas moins d’eux – et hurlent que le FN restera toujours le FN malgré tous les changements de nom et de fond possibles. Autrement dit, le Rassemblement national n’a qu’une vocation : faire peur aux électeurs en les poussant dans les bras de Macron. 

Que le FN ait évolué depuis sa fondation en 1972 ne doit surtout pas être dit. Présenté comme un parti d’anciens tortionnaires nazis, le FN doit garder cette image tronquée pour éviter qu’il se hisse au pouvoir et de faire un vrai coup de balai dans le monde politique. On s’extasie depuis un an sur tous les grognards qui sont tombés et qui ont laissé la place à des petits jeunes. Des jeunes qui suivent une idéologie au moins aussi perverse que leurs aînés. Changer les têtes est inutile dès lors que le poison versé dans le corps France est le même.

Un élément incontournable qui échappe à la sagacité des milliers de journalistes qui font tourner la boutique du mensonge tant bien que mal. Et quitte à raconter n’importe quoi, autant dire que la guerre fait rage entre Marine Le Pen et sa nièce Marion. Cette dernière a renoncé à son nom de Le Pen au profit de Maréchal, elle ouvre une école, mais tout cela ne vaut rien face à l’envie des journalistes de créer un combat à mort entre les deux. Une lutte réelle ou imaginaire qui a pour fonction de démobiliser l’électorat frontiste/rassembliste et de ne pas parler des sujets qui fâchent vraiment les Français : sécurité, immigration, chômage, perte d’identité, etc…

Le Rassemblement national doit rassembler les droites et ne pas avoir peur de son passé. Tomber dans la repentance est le premier signe d’un revers qui fera mal pour longtemps. Les fondations sont solides, il est indispensable de faire pousser de nouvelles branches sans tomber dans le piège des querelles de personnes tendu par les médias et un petit personnel politique aux ordres.

Les rapprochements avec les uns et les autres seront utiles uniquement dans ce cadre là. Dupont-Aignan plus tard plutôt que maintenant est certainement une meilleure solution. Le Rassemblement national doit éviter de faire une PS : exister tout en se vidant de sa substance avant de mourir dans l’anonymat. Les leçons de l’histoire doivent servir pour écrire une belle histoire pour les millions de français qui désespèrent.


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