Deux millions de jeunes du monde entier sont encore attendus à Rio pour les JMJ 2013. S’il s’agissait de la sortie d’un film, la presse titrerait : encore un carton !
Mais nous sommes en France, et la presse aux ordres de la pensée unique, individualiste, consumériste, relativiste, ressasse les sempiternels refrains grincheux de son conformisme anxiogène : « le coût est scandaleux », ou bien « il y a de moins en moins de catholiques au Brésil », ou mieux, elle tait sa honte devant le succès inouï des JMJ, qui révèle la mauvaise foi de ses pronostiqueurs faisandés.
La vérité qui dérange est bien celle-ci : le Christ Jésus rassemble dans la joie la jeunesse qui peuplera la terre demain, bien loin des sirènes de la consommation de masse, bien loin des marchés juteux de la jouissance immédiate, bien loin des marchandisations de la personne humaine, auxquelles les taubirosaures, les fiorasaures, les bertinotrons et les kacemnautilus, voudraient accoutumer nos enfants arrachés à leurs père et mère, puis passés au fil de la castration mentale.
Tout a commencé le dimanche 1er Juin 1980 au Parc des Princes (Paris, France), par une chaude soirée de printemps (français donc), au cours de laquelle le pape Jean-Paul II rencontrait les jeunes de France, et à cette occasion, inventait les JMJ. Par un heureux concours de circonstances, je me trouvais dans cette foule de jeunes français multicolores, réunis dans un Parc des Princes archi comble, et je me propose de vous raconter une anecdote survenue ce 1er juin 1980, qui illustre bien les évènements qui se déroulent en ce moment même à Rio de Janeiro :
Nous attendions donc le Pape Jean-Paul II. Des haut-parleurs avaient été installés tout autour de la pelouse du Parc des Princes, et un « gentil organisateur », armé de son microphone, entrepris de nous faire répéter une chanson en vue d’accueillir le Pape. Il avait adapté des paroles débiles du type « Jean-Paul II oui oui oui, Jean-Paul II non non non », sur l’air des « chevaliers de la table ronde ». Avec mes camarades, nous nous regardions surpris, mais sans échanger de paroles.
Tout à coup, la peugeot blanche tant attendue entre sur la pelouse et nous apercevons enfin le Pape Jean-Paul II. Tandis que le « gentil organisateur » entonne sa chanson débile dans son microphone, le stade tout entier chante l’Ave Maria de Lourdes, avec une unité, une force et un enthousiasme tel, que le « gentil organisateur » doit finalement couper ses haut-parleurs et donner raison aux jeunes de France.
Comment expliquer ce phénomène ? Je suis encore à me demander, 33 ans après, comment, sans que nous nous soyons concertés, nous avons tous été pris par ce désir immédiat de prier Marie la mère de Jésus, lorsque le Pape Jean-Paul II est entré dans le stade. Cet évènement n’a jamais été relaté, mais puisque l’occasion m’en a été donnée aujourd’hui, j’en remercie 24heuresactu, le site qui ose parler d’actu autrement.
Ce petit évènement, passé inaperçu en 1980, illustre pourtant bien l’imprévisibilité de ce type de rencontre. Aucun journaliste, aucun politique, aucun prélat ne peut prévoir la manière dont la jeunesse d’aujourd’hui construira la terre de demain.
Laissons la conclusion à Jean-Paul II, le génial inventeur des JMJ, qui disait aux jeunes de France le 1er juin 1980 : « Le Christ, vous l’avez entendu, est le Verbe, la Parole de Dieu. Il est le Verbe éternel. Ce Verbe de Dieu, comme l’Homme, n’est pas la parole d’un “grand monologue”, mais il est la Parole du “dialogue incessant” qui se déroule dans l’Esprit Saint. Je sais que cette phrase est difficile à comprendre, mais je la dis quand même, et je vous la laisse pour que vous la méditiez ».