C’est la tempête médiatique. Laurent Wauquiez, patron de moribonds Républicains a tenu des propos cash lors d’un cours donné à des étudiants de l’EM Lyon. Au lieu des cours mal préparés et insignifiants auxquels sont habitués de nombreux politiciens avides d’arrondir leurs fins de mois, Wauquiez s’est prêté au jeu de la franchise. Mal lui en a pris car ses propos ont été enregistrés et diffusés avec la claire intention de lui nuire. La machine médiatique est lancée et rien ne pourra plus l’arrêter.
Les émissions et débats se suivent avec une effroyable régularité. Politiques, journalistes, politologues, sondagiers sont tous réunis pour débattre des propos tenus par Laurent Wauquiez dans le cadre d’un cours à l’EM Lyon. Le terme débat est flatteur, car depuis 48 heures, c’est une chasse à l’homme est engagée. Wauquiez cracherait sur la droite et serait un adepte du complotisme. C’est en trop pour des journaleux de gauche outrés par des avis qui tranchent avec la langue de bois ambiante.
Un discours franc et donc condamné par les médias
Avez-vous déjà entendu certains journalistes se plaindre de la langue de bois utilisée sans retenue par tous les politiques qui passent sous leurs fourches caudines ? Les grandes interviews politiques ne sont plus que des shows bien convenus où seuls les rares hommes politiques qui ne pensent pas comme la caste sont attaqués avec une virulence qui donne la nausée. Pour le reste, l’exercice de l’interview politique consiste en des caresses administrées par des journalistes qui savent quels avantages tirer de leur conduite honteuse.
Wauquiez n’est pas vraiment malmené lors de ses prestations télévisuelles et radiophoniques. Il est à la tête des Républicains, un parti certes censé être de droite, mais qui appartient encore à « l’arc républicain ». Ouf ! Cela n’empêche pas Wauquiez de servir une bonne dose de « bullshit » qu’il peut « sortir sur un plateau médiatique ». L’histoire de la République a montré que pour faire (une longue) carrière, il est plutôt utile de ne pas crier haut et fort ce que l’on pense vraiment…
Wauquiez avoue donc à ses étudiants, que les médias ne sont qu’un cirque et que certains personnages ont de sacrées casseroles à faire oublier. Gérald Darmanin, le brillantissime ministre qui aime tant rendre service aux femmes fait l’objet d’une courte réflexion dont la justesse est difficilement attaquable : « Cahuzac puissance 10. […] Il sait ce qu’il a fait, […] il va tomber ».
Plus intéressant, Wauquiez est « sûr et certain » qu’Emmanuel Macron et ses marionnettistes « ont largement contribué à mettre en place la cellule de démolition » contre François Fillon. C’est une évidence, mais dont personne n’a le droit de parler sous peine d’être taxé de complotisme, de conspirationnisme et donc in fine de nazisme… On a connu des moyens plus subtils pour se débarrasser d’un leader politique, mais chez Jupiter, il n’y a aucun tabou !
Et pour être certain que Wauquiez ne se relève pas, les journalistes insistent sur le fait que Wauquiez a osé dire du mal de ce si bon Nicolas Saorkozy. L’ex-président aurait eu la manie d’espionner ses ministres. Les journalistes jouent les offusqués et disent que « quand même, critiquer l’ancien chef de la droite, c’est se couper des électeurs »… N’ont-ils pas vu que Sarkozy s’était planté dès le soir du premier tour de la primaire ? A croire qu’il a la stature de commandeur et qu’il est encore attendue comme le Messie…
Aujourd’hui, ce sont des propos plein de bon sens qui sont sortis sur Juppé (histoire de bien appuyer sur le fait qu’un chef de parti ne peut pas déboulonner les mammouths qui l’ont précédé). « Alain Juppé, qui est une personne éminemment respectable, a totalement cramé la caisse. A Bordeaux, il a fait des miracles, Bordeaux est géniale, c’est très bien géré mais il a fait exploser les impôts. Et il a fait exploser la dépense publique et il a fait exploser l’endettement ». Quand on vous disait que Juppé était un agent du socialisme triomphant !
Une dernière clé de bras sur les syndicats et le patronat et Wauquiez a mis KO pas mal de has been de son camp et des profiteurs identifiés de tous. Ces propos sont-ils si condamnables ? Absolument pas, mais il faut détruire un président des Républicains pas assez docile face au macronisme bon teint. Tout est donc prétexte à ostracisation et tant pis si l’émission Quotidien qui diffuse les enregistrements fait des coupes sombres et des montages pour tenter de faire passer Wauquiez pour un diable à l’insulte facile. Le journalisme de caniveau qui a tout pouvoir en France doit bien créer des polémiques pour espérer accaparer un peu de temps de cerveau disponible. La mission est de plus en plus difficile et l’époque est telle que dire certaines vérités doit servir à la mise à mort d’un homme politique dont le parcours ne devrait pourtant pas leur faire peur. Pauvre France !